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Alt-R-ego
11 novembre 2008

Le monde du travail... On m'en a beaucoup parlé

Le monde du travail... On m'en a beaucoup parlé depuis quelques années, mais je ne savais pas trop à quoi m'attendre avant ce premier jour à l'ONERA. La plupart des employés se plaignent de leur travail, de leurs horaires, de leurs supérieurs... de quoi vous faire comprendre que le mot "travail" à bien pour origine "torture". J'espérais  ne pas avoir les mêmes problèmes, et je ne fus pas déçu !
Lundi 6 octobre, premier jour en entreprise et je suis presque en retard... Par chance, Jacques, un membre de l'équipe avec laquelle je vais travailler, se présente en même temps que moi au poste de garde de la DGA et me propose de m'emmener au Cepra 19, la soufflerie de l'ONERA au CEPr (qui est le nom de la base militaire de la Direction Générale de l'Armement à Saclay). Arrivé à bon port, et à l'heure qui plus est, je rencontre Olivier, le chef de projet. Il m'accueille les bras chargés de bouteilles. Tout en rangeant les restes du pot du vendredi précédent, il m'explique comment s'organise l'équipe ; il me précise aussi qu'en tant qu'apprenti, je dispose de droits et pas uniquement de devoirs, et que je ne suis pas là pour être exploité. C'est à ce moment que je me suis dit que j'allais vraiment aimer ces deux ans à l’ONERA. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons tous autour d'un café pour faire le bilan des jours précédents et discuter de la marche à suivre durant la journée. Suite aux présentations, on m'explique le principe de la soufflerie :
Le Cepra 19 sert essentiellement à faire des tests acoustiques, que ce soit sur des maquettes de réacteurs au 1/10eme, des rotors d'hélicoptères, des voitures, ou même une maquette de sous marin... Pour ce faire, les techniciens et ingénieurs disposent de plusieurs types de moyens d'acquisition, allant de « simples » micros aux sondes de pression, en passant par la PIV (Vélocimétrie par Image de Particules). La soufflerie en elle-même ne sert qu'à recréer l'écoulement des fluides, ici l'air, sur les maquettes. On peut ainsi simuler les conditions de vol d'un réacteur par exemple, ou alors ses phases de décollage et d'atterrissage. Voilà ce qu'il en est globalement pour l'aspect technique.
Il reste néanmoins quelques points à préciser concernant la mise en place de la salle anechoïque.
Tout d'abord la durée de préparation des essais : elle peut varier entre quelques jours et quelques semaines, et il n'est pas rare de préparer la soufflerie pendant quatre à cinq jours pour ne faire qu'un jour de prise de mesures. Ensuite, dans le cas d'une maquette de réacteur, il faut prévoir une quantité d'azote très importante afin de faire fonctionner ce dernier. Pour cela nous disposons d'un camion compresseur développant une pression d'environ 150 Bar, destiné à fournir au réacteur une pression pouvant atteindre les 60 Bar. Pour vous donner une idée, une lance incendie fournit environ 7 Bar... Ensuite il ne reste plus qu'à stabiliser la vitesse du réacteur pour faire les acquisitions aux paliers qui nous intéressent. Et c'est loin d'être un jeu d'enfant, entre les températures qui s'affolent, le filtre de la soufflerie qui se bouche à cause de l'humidité, les variations de pression que l'on ne peut prévoir, ou bien l'anneau de glace se formant autour du secondaire du réacteur....
Pourtant, malgré beaucoup de contraintes, l'ambiance reste très positive et conviviale : même en cas de problème, tout le monde semble être plus ou moins détendu, et les blagues fusent à longueur de journée. Bref, c'est le cadre idéal pour travailler. Ainsi l'ONERA me fait plus penser à une communauté d'individus partageant la recherche comme centre d'intérêt commun, qu’à une société dont le seul but est de faire du bénéfice.

Dorian

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